Revue actu et média filière musicale du 14 juin 2011

STREAMING

Universal porte plainte contre Deezer, mais s’accorde avec Spotify comme le rapporte Lemonde.fr. Décidément le major français semble vouloir dicter son bon vouloir au streaming, avec comme objectif selon Electron Libre « d’obtenir un cadre de négociation lorsqu’il sera temps d’aller voir Google, Apple ou Amazon. » Apple a investi 150 millions de dollars, « Amazon s’appuie sur le droit à la copie pour ne rien donner, mais cette position semble délicate à tenir. ». Quant à Google si l’opérateur pratiquait le partage des revenus publicitaires « il va lui falloir changer de doctrine en proposant à ses clients des systèmes de paiement à l’acte ou par abonnement. »

L’Expansion s’inquiète elle du difficile passage du gratuit aux abonnements payants.
Les Échos recadraient plus tôt le débat avec des données chiffrées explicites : « En France, cette activité basée sur des recettes publicitaires n’a généré que 9,8 millions d’euros de revenus pour les maisons de disques en 2010 contre 14,6 millions pour les abonnements payants et 47,4 millions pour le téléchargement, tout en progressant beaucoup moins vite. Deezer aurait réalisé un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros l’an dernier et n’a reversé que 4 millions aux ayants droit (auteurs, producteurs, artistes…). »

FILIÈRE MUSICALE

Une taxe sur les FAI pour abonder le futur Centre national de la musique (CNM) provisoirement écartée par l’Assemblée nationale, selon Numerama. Leur mystérieux interlocuteur avance que « le CNM sera financé par une partition du COSIP. On parle de plusieurs dizaines de millions d’euros ». Le gouvernement représentera l’amendement devant le Sénat via la Commission des Finances.

La licence globale et ses enjeux en webdoc par des étudiants en communication de Sciences Po Paris. Deux méthodes de consultation, fouillée ou expresse. Quelques bémols :  la détermination des usages, c’est-à-dire les modes de consommation de la culture sur Internet, est limitée aux seuls téléchargements (quid du streaming ?). On retrouve aussi quelques erreurs sur les personnes et une certaine lenteur dans le chargement des pages. Enfin l’absence habituelle de différenciation entre les labels indépendants et les majors, unis sous le sacro-saint terme générique d’ « industrie musicale ». Néanmoins c’est un point de départ et la recension des débats et lois de l’économie numérique  s’avère  précieuse.

Qobuz la plate-forme de téléchargement lance le label Qobuzissime, « le but est de faire découvrir l’artiste ou le projet en prenant le temps, en amont de sa parution, puis de l’accompagner à sa sortie et pendant les mois qui suivent dans son expression en concert et en tournée. »

La Baleine, distributeur pointu des labels indés cherche son responsable promotion des ventes.

ÉCO NUMÉRIQUE

L’Assemblée nationale supprime la taxe sur la publicité en ligne. L’amendement déposé par Laure de la Raudière (UMP) annule la taxe de 1% sur les investissements publicitaires en ligne réalisés par les sociétés françaises. Clubic rappelle que « Parfois qualifiée, à tort, de « taxe Google », cette taxe visait pour mémoire à compenser la domiciliation fiscale à l’étranger de certaines sociétés spécialisées dans la publicité en ligne, en taxant à la source les sommes qui leur sont confiées. » D’aucuns y verront la marque de l’influence du Conseil national du numérique composé de pontes du web français, chargé d’influer sur les questions numériques et qui s’était prononcé contre cette taxe. Le CNN qui selon La Tribune se penche sur un nouveau statut fiscal pour les JEI, les jeunes entreprises innovantes. Charité ordonnée…

HADOPI

Un employé de l’agence H chargée de la -superbe- campagne de promotion de l’Hadopi se serait répandu en invectives sur le site Pas Peur d’Hadopi créé par l’association La Quadrature du Net selon l’Humanité.

Les États-Unis préparent un projet plus restrictif que la loi Hadopi, selon informaticien.be. « Le texte prévoit que le Ministère Fédéral puisse traquer les pirates même à l’étranger, ou encore que les géants de l’Internet rendent invisibles les sites pirates dans leurs moteur de recherche. »