Revue actu et médias filière musicale du 8 septembre 2011

CAMPAGNE ÉLECTORALE – LICENCE GLOBALE- HADOPI

Martine Aubry confirme vouloir abroger l’Hadopi et instaurer une licence globale. La candidate aux primaires a précisé notamment au Monde.fr sa proposition d’ « un système dans lequel le téléchargement illégal serait dépénalisé en contrepartie du paiement d’un abonnement. »

Cette mesure s’appliquerait exclusivement à la musique et serait complétée par une contribution des fournisseurs d’accès à Internet, en échange d’une révision du montant de la taxe sur la partie télévision des offres. Cela reste encore flou notamment sur le montant (de 2,5 € on passerait à 1 €, histoire de ménager une porte d’entrée pour le cinéma ?), mais le député Christian Paul monsieur Numérique de la candidate promet sur PCINpact qu’ « une future loi sur le « soutien à la création à l’âge du numérique ». Le cap sera mis sur une vraie concertation, « pas avec une commission tartempion », référence à l’avènement d’Hadopi et aux accords de l’Elysée. »

L’UPFI a réagi par un communiqué lui aussi imprécis sur un prétendu consensus entre analystes (lesquels ?) qui « considèrent que [les solutions de licence globale] seraient susceptibles de provoquer des conséquences économiques désastreuses pour l’ensemble de la filière musicale. » Sur ElectronLibre on épouse la vision dure de la profession, haro sur les licences globales, et analyse que les internautes « ont depuis longtemps adopté les offres légales de téléchargement payant, qui progressent chaque année, ou bien ont choisi d’écouter leur musique sur des sites de streaming. Les échanges “hors marchés” de musique via le P2P, c’est un combat d’arrière-garde, y compris pour les maisons de disques ». Oubliant au passage que la licences globale serait susceptible de concerner tous les usages, y compris le streaming.

ÉCO NUMÉRIQUE

Deezer gagne la première manche juridique contre Universal. En attendant un procès, le site de streaming peut continuer à exploiter le catalogue de la major, la juge ayant estimé que cette dernière avait abusé de sa position dominante et a répondu négativement à toutes ses requêtes. Pcworld traduit qu’« Universal fait partie de ceux qui veulent aller plus loin en imposant également une limite du nombre d’écoutes d’un même titre, comme c’est le cas sur Spotify, afin d’encourager les internautes à acheter les titres qu’ils apprécient, que ce soit en ligne ou via l’achat du disque en boutique, ou bien à s’abonner à Deezer. » Pendant ce temps Deezer s’exporte au Royaume-Uni, sans accès gratuit précise MusiqueInfo.

Sony crée sa boutique d’ebook en Europe. Le Sony Reader Store sera disponible selon Igénération en Europe à partir du mois prochain, en France au printemps 2012, mais reste uniquement compatible avec les liseuses Sony. L’interopérabilité n’est pas pour demain !

 FILIÈRE MUSICALE

Les revenus des musiciens professionnels en hausse. La Tribune rapporte une enquête de la Spedidam indiquant que « le revenu moyen des artistes interprètes s’élève à 2 411 euros par mois en 2008, un revenu dont les deux tiers proviennent de la scène tandis que les enregistrements apportent seulement 420 euros par mois, soit 18%. » Cela concerne cependant des musiciens bien intégrés dans le système, ce qui est loin d’être le cas pour nombre de musiques indépendantes. Une autre étude du Cepremap (Centre pour la recherche économique et ses applications) rapporte que seuls 58% des musiciens pensent que le piratage a un effet négatif sur la vente de CD.

L’industrie musicale morte et enterrée en une affiche. Ça raconte l’histoire , que l’échiquier s’est déplacé, mais que certains tirent leur épingle du jeu : des nouveaux acteurs, les sites de streaming et certains musiciens “bankables” qui font fructifier leur notoriété acquise ou qui trouvent un créneau. Cela oublie de préciser qu’il n’y a pas de place pour beaucoup d’artistes sur ce « terrain de jeu ».

Red Bull investit dans la musique et emploie des responsables marketing culturel dans plusieurs pays. Il existe même un label basé à Los Angeles,  Red Bull Records. Sur CyberPresse.ca, un portail canadien d’information, on rappelle que « l’an dernier, un journaliste du New York Times affirmait que les lifestyle brands sont devenues les nouvelles maisons de disques, car elles offrent plus d’argent, de visibilité et de latitude aux artistes que les majors. En gros, les marques veulent vendre l’idée qu’elles sont cool, et passer par la musique est un excellent moyen d’y parvenir »

HIGH TECH

Commotion, nouveau réseau sans fil gratuit et non filtrable. Degroupnews présente Commotion un nouveau réseau Internet libre et gratuit prêt pour fin 2012 : « Il peut être utilisé pour échapper à différentes formes de censures, ce réseau peut aussi être déployé sur le terrain dans des situations d’urgence. »