Veille actu et médias filière musicale du 8 novembre 2011

FILIÈRE MUSICALE
Centre national de la musique (CNM) : « aller vite » « pour parer au risque d’effondrement » déclare Frédéric Mitterrand au Monde.fr. Il y rejette les accusations de déresponsabilisation par la création d’un organisme extérieur au ministère de la Culture. Tout comme il écarte les soupçons de destiner le CNM à bénéficier aux grands groupes : « le CNM sera le fer de lance de la diversité musicale. » Quant à sa mise en place, « Il ne s’agit pas de faire un chèque de 90 millions d’euros à un organisme qui va dépenser comme il veut. Ce serait la pire des manières de faire. Actuellement, le Parlement, diligenté par la situation économique générale, passe tout au peigne fin.  » Pour le financement du CNM, s’il ne remet pas en cause l’autonomie du CNC facteur de son succès, il souhaite faire bénéficier l’État des taxes aux FAI qui généreront 770 millions de recettes pour un budget de 700 millions.
4 millions pour la distribution alloués par le CNM ridiculement insuffisants selon Yves Riesel, cofondateur de Qobuz plate-forme numérique. Il déclare ainsi sur « On demande des taux de retour sur investissement à la musique mais pas au château de Chambord. Pourtant, le château de Chambord ou la discographie française, c’est la même chose : cela se visite et dure longtemps ». Le CNM dont la mission de préfiguration a été confiée au plutôt convaincant rapporteur du projet Didier Selles. Au Nouvel Économiste Yves Riesel se déclare « convaincu que si Spotify se développe, il va détruire iTunes. Cela portera préjudice à l’industrie musicale car les plate-formes de streaming utilisent la musique pour moins d’argent. ITunes a un tas de défauts mais lui, au moins, il ne donne pas les choses gratuitement. » Qobuz propose désormais deux formules d’abonnement streaming illimité qualité hi-fi (format flac), mensuel à 13 € ou annuel à 129 €.

La carte musique nouvelle édition « physique ». Jusqu’à 25 € maximum, l’État double pour les 12-25 ans le montant à disposition sur les plates-formes partenaires, soit un titre acheté, un titre offert. Une campagne de communication, notamment sur les abribus… parisiens, est censé favoriser l’accès aux artistes découvertes et son succès, après des débuts modestes.

GoogleMusic, iTune et Facebook nouvel oligopole de l’industrie musicale, selon Isabelle Berger. À Atlantico l’experte musique 2.0 déclare qu’ « on n’a pas encore réussi à construire sur Internet quelque chose de suffisamment fort pour permettre l’indépendance des artistes. »

La TVA sur les biens culturels en hausse, de 5,5 % à 7 %. Le taux réduit s’applique notamment aux pièces de théâtre, aux cirques, à certains concerts, aux spectacles de variétés, aux recettes de billetterie. La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) s’insurge contre ce « coup de canif dans la politique de soutien à la diversité culturelle » et réclame en contrepartie que les œuvres numériques sur Internet se voient appliquer le taux réduit de TVA pour contrecarrer le téléchargement illégal.

Retour sur les conférences web 2.0 du Mama sur Frenchweb.fr : « si sur le fond rien n’a vraiment changé dans les systèmes d’influences (on partage la musique que l’on aime et le contenu reste le même), sur la forme en revanche de nouveaux outils de communication, de veille et d’analyse ont nettement permis d’optimiser la recommandation online : Facebook Stats, Youtube, Google Insights / Trends , Sharecount , Noomiz , Neolane , Tigerlily, etc. »

AYANTS DROIT

La SPPF attaque YouTube pour diffusion de vidéo-musicales illégales. PCINpact met en question la recevabilité de la plainte car la société de gestion des ayants droit n’aurait pas mandat concernant la « mise à disposition et écoute à distance de phonogrammes et / ou de vidéo-musiques dans leur intégralité dans le cadre de services interactifs en ligne accessibles sur le réseau Internet ».

ÉCO NUMÉRIQUE

Spotify vendu à Facebook ? C’est la thèse d’OWNI, alors que l’accès à Spotify est désormais impossible aux non-inscrits à Facebook. « Julien Codorniou, responsable des partenariats de Facebook en France et au Bénélux, répète cette communication bien huilée « Ce n’est pas un partenariat économique ». Nous avons pourtant retrouvé la trace de nombreuses transactions passées entre Spotify et l’un des principaux promoteurs de Facebook, Sean Parker » (co-fondateur de Napster).»

Google, la toute-puissance sujette à caution. Atlantico relate la polémique sur la modification de l’algorithme du célèbre moteur de recherche et donc des résultats si importants pour la venue de visiteurs : « Par son système de référencement et l’ordre de des résultats de recherche, le géant du web dispose d’un pouvoir sans équivalent sur l’économie numérique et la visibilité de milliers d’entreprises. Sans aucun contrôle ni contrepartie ».