Revue actu et médias filière musicale du 4 août 2011

FILIÈRE MUSICALE

Le disque enterré vivant sur France Inter. Malgré son titre interrogatif, « Le disque est-il définitivement mort ? », l’émission Ça vous dérange de Philippe Bertrand relègue en introduction le CD au rayon des souvenirs. Ainsi une nouvelle fois le numérique est présenté comme LA solution pour la musique, contre plutôt qu’avec les autres médias.

Le ton est donné et en comptant les coupures musicales, pas de temps pour évoquer les rôles des labels indépendants, leurs différences au sein de la grande industrie musicale, les solutions alternatives de distribution mutualisée des fédérations chez les libraires et disquaires pour les supports physiques qui représentent encore 80 % des ventes de musique en France. Un auditeur faisant justement remarquer qu’avec la réduction de l’offre notamment chez lui en Corrèze, il est devenu impossible de trouver nombre de disques et donc l’abonnement streaming s’impose par défaut.

Bilatéral Buzz, Bulletin d’information à l’export pour la filière musicale francophone entre le Canada et l’Europe. Cette initiative décrite sur le site de l’Irma réunit Sur la même longueur d’ondes, Iconoclaste et Lézard en scène avec le soutien du programme de développement des marchés internationaux de Musicaction. Elle offrira aux professionnels et journalistes un échantillon des propositions artistiques avec leurs contacts.

ÉCO NUMÉRIQUE

iTunes : l’aperçu du morceau à 90 secondes au lieu de 60. Détails sur memoclic.com : « Si cette prévisualisation est déjà disponible depuis quelques mois aux États-Unis, elle vient seulement d’arriver dans de nombreux nouveaux pays, dont la France. » D’autre part il est annoncé une nouvelle version d’iTunes intégrant iCloud, le « légalisateur » de fichiers MP3 stockés sur des serveurs d’Apple et accessible aux abonnés via Internet.

LOIS – AYANTS DROIT

Les autorités de concurrence de l’Internet et les abus de position dominante. L’Autorité de régulation et de contrôle des communications électroniques (Arcep) publie dans ses Cahiers n°6 un billet de Philippe Frémeaux d’Alternatives économiques. L’éditorialiste constate que « les États les plus puissants, à commencer par les États-Unis, pourtant extrêmement jaloux de leur souveraineté nationale, sont prêts à laisser jouer le libre jeu et l’auto- organisation des acteurs privés, quand ils estiment que cette liberté tourne à l’avantage de leurs acteurs nationaux. On le voit bien dans la régulation de l’internet. Avec pour effet d’engendrer des situations quasi-monopolistiques au sein de l’économie numérique mondialisée. » Il en conclue donc que les autorités de concurrence comme l’Arcep doivent faire « leur travail et limitent le pouvoir des acteurs qui abusent de leur situation dominante sur certains segments de marchés de l’économie numérique. »

Le cadre juridique du streaming sur Jurisexpert.net. Le rappel pour nombre de plates-formes de streaming qu’il n’est pas « permis de diffuser sur internet des titres de chansons sans avoir préalablement obtenu l’autorisation de leur auteur en vue de leur diffusion. » Le tout mis en lumière par un historique des controverses et décisions des tribunaux.

Le point sur la copie privée. Clubic rappelle que les industriels ont obtenu du Conseil d’État l’exonération sur les « produits acquis par des professionnels dans un but autre que la copie privée ». Il avait ensuite sommé les membres de la Commission pour la rémunération de la copie privée de mettre en place de nouveaux critères de taxation. » Pourtant les industriels, 3ème collège avec les ayants droit et les consommateurs maintiennent leur pression. Ainsi le Simavelec, un représentant des industriels estime qu’ils « sont pénalisés par l’incertitude sur le montant de « complément de prix » appliqué à leurs produits ; la concurrence entre produits numériques est faussée par une « imposition » qui ne répond pas à une logique claire et même leur image auprès du grand public n’est pas servie par ce débat peu compréhensible ». Le Figaro rapporte qu’en Angleterre un dispositif de copie privée va être adopté, en harmonisation du droit d’auteur sans toutefois apporter de précisions sur une compensation éventuelle pour les ayants droit.