Veille actu et médias du 4 octobre 2011

CENTRE NATIONAL DE LA MUSIQUE (CNM)

Remise du rapport préparatoire du Centre national de la musique (CNM). Appelé à devenir l’équivalent du CNC pour le cinéma, le CNM centralisera les aides et régulera la filière musicale. Il engloberait à la fois spectacle vivant et musique enregistrée. Selon Les Échos, le Président de la République souhaite qu’il voit le jour rapidement, au printemps 2012, malgré « l’attentisme, pour ne pas dire l’opposition, du ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand. Pour des raisons non expliquées, il souhaitait en effet lier les conclusions du rapport Riester-Selles à une mission sur le spectacle vivant non musical ».

Les auteurs (Franck Riester, Didier Selles, Alain Chamfort, Daniel Colling et Marc Thonon) du rapport préconisent le transfert d’environ un tiers de la taxe sur les services de télévision (TST) pour abonder les caisses du CNM, mais pas de nouvelle taxe. Il faut dire que la TST bénéficie de l’explosion des recettes des offres quadruple play et de VOD comme le rappelle Numerama. La TST fournirait 95 des 145 millions de budget prévisionnel, les 50 restants proviendraient de réaffectation d’aides existantes. Pour l’aide à la filière musicale, LeMonde.fr relève « une augmentation de 95 millions d’euros par rapport à l’existant (taxe sur la billetterie, aide à la création octroyée par les sociétés civiles de perception de droits, subventions d’état…).

Le CNM, dirigé par un président nommé par l’État, rassemblerait également la kyrielle de centres de ressources, de structures d’aides aux jeunes talents, de structures chargées de l’exportation, etc. ». ElectronLibre déduit qu’ « une fois résolue la question du financement du CNM, le rapport peut s’étendre sur la définition d’une politique d’aide à la filière musicale affichant une cohérence globale et une lisibilité qui faisaient certainement défaut jusqu’à présent, et qui met notamment l’accent sur le soutien à la production locale, au développement de nouveaux talents et aux TPE du secteur. »

Le journaliste Rémi Bouton sur son blog hébergé par l’Express conditionne la réussite du CNM aux faits qu’il « soit extrêmement souple et réactif, et qu’il arrive aussi, comme sait si bien le faire le CNC, à être une plate-forme de concertation, notamment sur l’accès au catalogue et la gestion collective des droits numériques ».

Les fédérations régionales dans un communiqué se prononcent en faveur de la création du CNM et apprécient l’intérêt du rapport pour les supports physiques. Quelques critiques cependant concernant l’absence de préconisations pour la pédagogie du public et la revalorisation de la musique, pour les modes alternatifs de droits d’auteurs (licences libres) et enfin pour la place du public dans ce nouvel organe.

FILIÈRE MUSICALE

La Carte Musique Jeunes simplifiée. Dans un entretien à L’Express, Frédéric Mitterrand ministre de la Culture annonce une relance de la Carte Musique Jeunes pour Noël tout en reconnaissant son échec actuel.

HADOPI

L’offre légale chantier de l’Hadopi. Pour faire taire les critiques des internautes sur les plates-formes de téléchargement, Marie-Françoise Marais, de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a déclaré en conférence de presse bilan rapporté par LeMonde.fr que 2012 « sera l’année du diagnostic, car les offres légales peinent à combler les attentes du public » et un portail des offres légales pour la fin d’année ou début 2012. LeMonde.fr par ailleurs qui préconise de faire preuve de patience avec l’Hadopi car « que l’on observe ce qui se passe dans des pays comparables ou que l’on se tourne vers les propositions de l’opposition socialiste en France, on aboutit au même constat : une volonté partagée de protéger la propriété intellectuelle, par la loi, par un système de licence et de redevance – en réformant Hadopi, s’il le faut ».

CAMPAGNE ÉLECTORALE

François Hollande critique la licence globale. Dans un entretien à Libération disséqué sur PCInpact, le candidat à la primaire socialiste se démarque de Martine Aubry s’oppose le principe d’une licence globale : « On paye 2 euros et on télécharge tout ? Non, c’est une solution facile ». Propos eux aussi légers car il n’est pas obligatoire que la licence globale englobe toute la production phonographique et la fasse donc entièrement passer dans le hors marché librement téléchargeable et/ou écoutable.