Platinum, le label à tendances électro, et le bien-nommé NoFormat ont tous deux lancé en 2010 une formule d’abonnement à leurs productions discographiques. Dépassant l’intérêt d’un club d’achat comme France Loisirs ou le mythique Club Dial, ils entendent instaurer une relation différente avec le public et surtout le fidéliser.
Même si les adhésions ne sont pas encore légion, ce concept « direct to Fan » mérite approfondissement.
LES OBJECTIFS
- Réduire la chaîne des intermédiaires dans la vente des productions.
- Maintenir l’intérêt d’un public « captif » soumis à un vaste choix de propositions musicales, notamment sur Internet.
- Faire de ce même public un relais de diffusion, un organe de promotion.
DESCRIPTIF
Le Pass NoFormat offre lui tous les albums sur une année contre 50 €. C’est aussi des invitations à des concerts privées, des répétitions et des informations au plu proche des artistes. |
Si la carte Club Platinum construit un relationnel « fun », le modèle NoFormat apparaît plus politique : un « modèle économique participatif », « inspiré des Amap » (vente directe de l’agricultuer au consommateur).
Laurent Bizot son fondateur y voit ainsi plus « qu’une offre basée sur le prix. Nous proposons un rapport différent entre label et public, plus proche et plus riche. »
LES CONDITIONS DE RÉUSSITE
- Des avantages et cadeaux attractifs.
- Un volume de productions consistant.
- Un fichier contact développé. Le partage entre plusieurs structures, la création d’une carte commune peut être une alternative, voire une action de mutualisation des labels.
REVALORISER LA MUSIQUE
Ces initiatives participent à revaloriser la musique, à rappeler qu’elle a un coût et à inciter chacun à devenir consom’acteur.
Cet esprit doit ainsi se retrouver dans tout rapport entre un label et l’acheteur, « plus qu’un client ».
Laurent Bizot estime ainsi que :
Les producteurs doivent se rapprocher des gens, expliquer leur métier, le valoriser, s’ils veulent que les gens réapprennent à payer pour de la musique, puisque le problème n’est pas un désintérêt pour la musique elle-même. Les gens aiment la musique, mais ils ont la possibilité de la consommer gratuitement et massivement, comme dans les énormes buffets à bas prix de nourriture « à volonté ». Il faut donc les faire revenir dans les petits restaurants, qu’ils puissent rencontrer le chef et discuter le bout de gras avec lui.
Sensibiliser le public aux rôles et aux valeurs des labels paraît en effet essentiel pour la reconquête du public et la différenciation avec les vendeurs de tapis qui font de la musique un produit d’appel pour vendre des abonnements téléphoniques ou Internet.
CONSTAT, PERSPECTIVES
Plus d’un an après leur création, le Pass NoFormat est possédé par environ 200 personnes et Platinum compte une centaine d’adhérents. Ce dernier souhaite arriver à 500 et assurer ainsi à chaque sortie de disques un chiffre d’affaires minimal.
Laurent Laffargue son directeur souhaite aussi « construire sa communauté, des gens qui te font de la pub » et rendre les adhérents plus actifs sur leurs pages. Autre projet, proposer une formule comprenant l’envoi de toutes les productions, au tarif autour de 100 €.
Si le nombre d’adhésions s’avère insuffisant, elles représentent néanmoins des ventes qui n’auraient peut-être pas été conclues et en tout cas plus à faire. C’est une optimisation de cette clientèle-là.
Outre l’assiette financière, l’adhésion donne aux labels une identité, une marque qui peut devenir un logo/label gage de qualité.
On peut ainsi y voir un outil à enrichir ainsi qu’un potentiel de mutualisation à creuser.