Veille actu et médias filière musicale du 24 novembre 2011

CENTRE NATIONAL DE LA MUSIQUE (CNM)

La mission de préfiguration du CNM amputée ? Boursorama publie la dépêche de l’AFP révélant que la subvention de l’Etat pour fixer les contours du futur Centre national de la musique sera de 500 000 € au lieu des 2,5 M€ prévus. L’amendement voté mercredi par la commission des Finances de l’Assemblée était déposé par le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez (UMP), au nom de la commission. Le même député avait également obtenu la semaine dernière l’adoption d’un amendement supprimant 10,9 millions d’euros sur les 20 millions du budget de la Carte musique. Débats rapportés par Le NouvelObs.com « la  mesure n’a pas produit les effets escomptés », c’est-à-dire attirer les jeunes (12-25 ans) vers les plates-formes légales. Sur les 25 millions de dépenses budgétées, seul un tiers a été effectivement consommé. »

Les fournisseurs d’accès à Internet pas enchantés par le CNM. LeMonde.fr rapporte l’agacement de Yves Le Mouël, directeur général de la Fédération française des télécoms, qui représente la filière à l’exception d’Iliad-Free, « face à une accumulation de taxes disproportionnée ». La semaine dernière déjà Jean Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, Xavier Niel fondateur et vice président d’Iliad, Stéphane Richard PDG de France Télécom et Olivier Roussat directeur général de Bouygues Télécom signaient une tribune dans Le Monde.fr. Au menu la classique plainte pour le sauvetage des emplois et de l’économie numérique française, Tous vent debout contre l’éventualité d’une nouvelle taxe, arguant qu’ils œuvrent déjà suffisamment pour le secteur culturel…

FILIÈRE MUSICALE

Le rachat d’EMI par Universal invalidée par la Commission européenne ? Trends.be relate l’action intentée l’association de gros labels indépendants Impala, basée à Bruxelles visant à faire annuler cette opération pour abus de position dominante. Néanmoins « ces fusions ne serviront qu’à renforcer un duopole qui existe déjà », avance Helen Smith, directrice d’Impala.

AYANTS DROIT – HADOPI

Alliance France USA contre le streaming illégal. ElectronLibre se fait écho de l’entente entres délégations américaines et françaises « pour lancer un vaste plan contre le piratage sur Internet. Les méthodes utilisées sont les mêmes que celles qui avaient servi contre Wikileaks. » Alors qu’une Hadopi 3 s’attaquant au streaming illégal est évoquée, l’expert pilote du Lab Hadopi « Propriété intellectuelle et internet » Christophe Alleaume résume l’avancée des travaux sur Lexpansion.com : «C’est la plateforme qui est la plus responsable de la communication d’une œuvre sans autorisation. Ce sont donc les plateformes qu’il faudrait responsabiliser. »

La Copie privée pour les nuls par 20minutes.fr. L’Assemblée nationale examine le projet de loi la visant la préserver des griefs de la Commission européenne, notamment pour taxation des usages professionnels. Néanmoins la réforme de fonds sera décidée après la remise du rapport France Numérique 2012 car « le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a indiqué que des réflexions étaient déjà engagées pour examiner une éventuelle application de la RCP au Cloud Computing – soit faire payer des taxes sur un domaine éventuellement plus étendu ». Le plan France Numérique 2012 poursuit en outre trois objectifs : garantir l’accès de tous les Français à Internet haut débit ; assurer le passage de la France dans le tout numérique audiovisuel avant le 30 novembre 2011 ; réduire la «fracture numérique».

Feuilleton Hadopi. Au Parti socialiste Christian Paul député soutien de Martine Aubry et monsieur numérique du parti déclare à PCINpact que le PS se projette « dans l’après Hadopi, dans l’abrogation d’Hadopi. Après il faut aller dans la proposition construite de nouvelles rémunérations. Il y a un portefeuille de solutions et c’est dans ce portefeuille que le candidat Hollande devra puiser. » Il déclare aussi avoir trouvé que Vincent Feltesse était allé « un peu loin » dans sa proposition. Pour rappel elle consistait en une « pacte pour la création numérique, discuté dans le cadre d’une large concertation associant artistes, producteurs, éditeurs de services, associations de consommateurs et d’internautes. » De son côté le député Nicolas Dupont Aignan exprime sur Numerama sa crainte d’une « dérive libyenne d’Hadopi » qu’imposerait une surveillance de tout le trafic pour détecter le streaming illégal. « Il défend de longue date le principe d’une licence globale, seule solution selon lui pour concilier le droit d’auteur, le droit du public et l’espace de liberté sur Internet. » Hadopi 3 ou pas, chez Telerama on estime qu’ « A gauche, on aimerait déshabiller l'[HADOPI] pour rhabiller une CNIL aux prérogatives élargies. A droite, on songe à la rattacher au CSA et à l’Arcep (le gendarme des télécoms), voire aux « trois C de la culture », le Centre national du cinéma (CNC), celui du livre (CNL), et celui – en chantier – de la musique (CNM). Après les élections, Hadopi ne s’appellera peut-être plus Hadopi, et le débat portera aussi sur un autre point : l’identité du surgé qui relèvera les copies. »

ÉCO NUMÉRIQUE

Les fournisseurs d’accès à Internet pas enchantés par le CNM. LeMonde.fr rapporte l’agacement de Yves Le Mouël, directeur général de la Fédération française des télécoms, qui représente la filière à l’exception d’Iliad-Free, répète l’agacement de la profession face à “une accumulation de taxes disproportionnée”. La semaine dernière déjà Jean Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, Xavier Niel fondateur et vice président d’Iliad, Stéphane Richard PDG de France Télécom et Olivier Roussat directeur général de Bouygues Télécom signaient une tribune dans Le Monde. Au menu la classique plainte pour le sauvetage des emplois et de l’économie numérique française. Tous vent debout contre l’éventualité d’une nouvelle taxe, avec comme arguments que « Nos entreprises figurent d’ailleurs parmi les diffuseurs et les promoteurs majeurs du cinéma et de la musique en France, au travers de nos offres légales de vidéo à la demande, que nous avons été les premiers à créer et à distribuer, au bénéfice du public et des ayants droit, ou encore par le biais des accords commerciaux passés avec des plates-formes légales de musique en ligne. »

Les petites librairies du net lésées par Google. Telerama.fr rapporte que l’évolution de l’algorythme du moteur de recherche a fait baisser de 40 % le trafic de Bibliosurf.

Pourquoi les marques s’approprient la musique, par Vanessa Lengrand chef de projet développement de Brandcasterz Music sur Docnews.fr. Aucune magie dans la syncho, tout découle d’une affaire rondement orchestrée : « La musique peut devenir le ciment de la relation entre la marque et le public, la passerelle qui véhiculera les valeurs de la marque, à condition que son intégration soit réussie et conduite par des experts. »

Le cloud sauveur de l’industrie musicale, énième tentative de voir une issue favorable au pandémonium actuel sur Frenchweb.fr. Et toujours aucune considération ni approfondissement sur la situation des labels indépendants, l’industrie du disque se borne ici aux majors du disque. Une considération cruciale cependant en toute fin d’article sur le déplacement de la valeur : « au fond, l’enjeu du Cloud, dans la bataille féroce que se livrent les géants du web (Apple, Amazon, et Google en tête), ne serait-il pas matériel ? Si le support en lui-même se dématérialise, le Cloud remet quand à lui les lecteurs de musique au centre du business : un retour aux sources qui montre que la révolution sera surtout dans la forme plutôt que dans le fond. »