FILIÈRE MUSICALE
Des Biennales internationales du spectacle (Bis) très politiques pour Musiqueinfo.com. La cinquième édition des Bis (18 et 19 janvier à Nantes) aura en effet parmi les thèmes de débat, « Etat, collectivités, (r)évolution des budgets culturels en 2012 ? » (le 18 à 10h) ou encore « Politiques culturelles : quelles réformes ? Quels modèles pour demain ? » Sans compter une conférence sur le futur Centre national de la musique (CNM) « inscrite dans le cadre d’un « parcours » (nouveau module thématique composé de trois mini-débats de 45 minutes ».
Des concerts annulés, mais pas de conclusion à en tirer. Voici en substance l’analyse du quotidien Sud Ouest après une suite d’annulation de concerts en région bordelaise fin 2011 : Les Têtes raides, , Yelle, Katerine, etc. D’autres furent de francs succès et « la crise n’explique pas à elle seule la relative désaffection du rock et de la chanson. » « Les managers multiplient les concerts pour essayer de compenser la chute des ventes de disque, analyse Michel Goudard, gérant d’Euterpe Promotions. Résultat : ils épuisent très vite le potentiel des artistes. » Un élément statique en conclusion : « c’est peut-être surtout un effet de génération qui explique que les chanteurs en devenir aient du mal à attirer le public. Une récente étude du Credoc (1) établit qu’entre 2001 et 2006 la tranche d’âge la plus consommatrice de biens culturels s’est déplacée des 35-44 ans aux 45-54 ans. »
Les ventes de vinyles en hausse aux Etats-Unis. Elles sont passées de 2,8 millions en 2010 à 3,5 millions en 2011, soit une hausse de 12% selon Nielsen SoundScan, institut d’informations musicales pour l’Amérique du Nord.
Spotify, du fou dans le flux. Sur Ecrans.fr le classement suspect des titres les plus écoutés où apparaît « Nec Pluribus Impar, groupe de rock français complètement inconnu, entre Adele (carton de l’année avec plus de 100 000 albums vendus sur iTunes) et Rihanna ? ». Pas de miracle : Nec Pluribus Impar a joué de la politique du clic, la lecture en mode repeat !
POLITIQUES CULTURELLES
Echec de la carte musique jeune, deuxième version « physique ». ZDNet.fr rapporte des « indiscrétions recueillies par différents confrères, les ventes physiques de cette carte sont “confidentielles” (pour un représentant de Carrefour) voire extrêmement faibles selon la plate-forme en ligne Starziq. “Il aurait fallu la vendre dans les bibliothèques, les écoles et les conservatoires, pas chez nous”, lance aux Echos une source anonyme travaillant pour le groupe Carrefour. » Des opérations plus ciblées et certes sans participation financière des intéressés remportent cependant un meilleur succès, notamment l’opération chéquier Coups d’Pouce financée par le Conseil régional d’Aquitaine et valable sur la boutique en ligne 1d-Aquitaine.
AYANTS DROIT – HADOPI
Un socialiste anti-hadopi nommé au collège de l’hadopi. A relire sur Lepoint.fr, les déclarations faites en 2009 de Didier Mathus, nommé par le Président du Sénat désormais dans l’opposition : « Ma conviction est [ que la loi Hadopi] n’aura que peu d’effets. Déjà parce que le dispositif est tellement colossal, tellement énorme qu’il est loin d’être opérationnel. Une coupure radicale d’Internet n’est pas envisageable en tant que telle, car elle risque de provoquer de très vives réactions. »
Le Conseil national du numérique (CNNum) s’étonne de l’urgence dans laquelle a été traité le décret qui impose le filtrage par DNS aux fournisseurs d’accès. Ceci afin de bloquer les sites de streaming et de téléchargement illégaux. Pour Numerama « Il semble en effet étonnant que Bercy se soit ainsi précipité à violer la neutralité technologique pour imposer un protocole de blocage, sans consulter ni l’Arcep (alors que c’était a priori obligatoire), ni le Conseil National du Numérique. »
Rétrospective de l’actualité juridique en 2011 sur PCINpact.com. Parmi les éléments marquants, Olivier Henrard architecte de la loi Hadopi et très critique envers le ministère de la Culture nommé conseiller culturel de Nicolas Sarkozy. Hadopi s’offre les services d’ « anciens opposants » dixit le Figaro.
Une taxe sur la copie privée étendue aux œuvres, mais aux barèmes moins forts. Une proposition de Patrick Jacquemin, co-fondateur et administrateur de RueDuCommerce, membre de la Commission copie privée en tant que représentant de la Fédération e-commerce et vente à distance (FEVAD ) sur le Blog de l’agence Vecteur dimage : « la RCP rapporterait toujours près de 200 millions d’euros : 100 millions d’euros proviendrait de la RCP des œuvres et 100 millions d’euros de la RCP des supports de stockage. Le système ainsi organisé sonnerait le glas du marché gris. » [NDR : achats à l’étranger pour contourner les taxes]
ÉCO NUMÉRIQUE
La future télévision connectée d’Apple ne convainc pas les producteurs selon Numerama : « Apple aurait du mal à convaincre les producteurs de contenus de rejoindre l’offre qui sera disponible sur son futur téléviseur. Les deux parties savent que l’opportunité de ce marché est très grande mais n’arriveraient pas à s’entendre sur la répartition des parts du gâteau. Des négociations capitales pour Apple s’il ne veut pas que son produit ne soit qu’une coquille vide. » La revanche amorcée du contenu sur les tuyaux ?
Boinc le service de streaming musical ne verra pas le jour. Ecrans.fr relève que cet investissements de News Corporation (9,2 millions de dollars soit 7,1 millions d’euros),est « surtout le second échec consécutif de la firme de Rupert Murdoch dans le monde de la musique en ligne après le crash de MySpace ».
LIVRES CHAMP CULTUREL
Culture et développement durable (éditions Irma), un livre de Jean-Michel Lucas, universitaire et acteur de l’action culturelle, principalement auprès des musiques actuelles (Drac et conseiller de Jack Lang). Il interroge le secteur culturel sur les incohérences liées au fait de se soumettre aux lois du marché au risque de devenir « épiciers culturels ». Il alerte sur les écueils de la démocratisation de la culture et propose d’autres pistes de réflexion et de perspective politique sur la « volonté collective de déterminer les bonnes attitudes culturelles nécessaires pour construire un avenir commun à l’humanité durable ». Alors, la culture doit-elle contribuer au développement durable humain ou en être une condition ? Jean-Michel Lucas pousse son analyse jusqu’à proposer une nouvelle écriture de l’Agenda 21 de la culture.