Veille actu et médias filière musicale du 11 janvier 2012

AYANTS DROIT – HADOPI

Didier Mathus nouveau membre du collège de l’Hadopi en entretien dans Le Journal de Saone Loire où il réaffirme le caractère archaïque de cette autorité :

Chacun doit pouvoir communiquer à d’autres ses découvertes musicales, vidéos, etc. La copie privée est un progrès pour la diffusion culturelle. D’autre part, il faut trouver une formule pour rémunérer l’acte de création. Mais cela, Hadopi ne le fait pas du tout. Puisque cette autorité se contente de gérer un système répressif. Hadopi n’a rapporté aucun euro supplémentaire aux créateurs.

Par ailleurs il évoque la nécessité de favoriser l’émergence de plateformes de téléchargements légales. Et gérer les droits de créateurs de manière collective. Je propose un système comparable à la licence globale des radios. Il faut mettre à contribution les fournisseurs d’accès à internet (FAI). Mais pas n’importe comment. Les FAI sont taxés dans tous les sens. Il faut remettre à plat leur fiscalité. Une part de ces taxes servirait à rémunérer la création.

La SACEM assurera la gestion collective des droits d’auteur des œuvres sous les contrats de licence Creative Commons comportant la mention NC (Non-commercial). Leurs auteurs autorisent le partage, l’échange et l’usage libres de leurs œuvres en citant leurs noms et en respectant le droit d’auteur. Quand leurs œuvres seront utilisées à des fins commerciales, la SACEM percevra leurs droits. Philippe Axel auteur-compositeur et interprète auteur de l’ouvrage « BY-NC-ND » sur les Droits d’auteurs et Internet, prédit sur PCINpact que la prochaine étape pourrait être l’essai par une maison de disque, un éditeur, un producteur, de nouveaux modèles économiques vertueux sur cette base juridique.

La musique désormais podcastable sur les ondes de Radio France. Lesechos.fr rapportent l’accord conclu entre la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) et le groupe Radio France. Celui-ci reversera à la SCPP un montant annuel basé sur le nombre de téléchargements. L’accord prévoit toutefois une certaine éditorialisation des programmes, avec une intervention au moins tous les trois morceaux.

ÉCO NUMÉRIQUE

Limitation de l’écoute gratuite sur Spotify Etats-Unis, à 10 heures d’écoutes maximum par mois. Selon Numerama Spotify se veut néanmoins rassurant. Dans la foire aux questions, le service souligne qu’une limite de dix heures par mois représente tout de même une vingtaine d’albums, soit environ 200 titres d’une durée standard. La plate-forme suédoise ajoute que tous les utilisateurs d’Open ne consomment pas complètement le délai qu’il leur est accordé.

La ruée vers l’international des services de musique en ligne, panorama de ElectronLibre. Spotify aux Etats-Unis, Deezer un peu partout dans le monde d’ici 3 à 4 mois : Tout le monde ne sortira pas indemne de cette phase d’expansion. Il y aura inévitablement un remaniement [du secteur], considère Mark Foster, directeur général de Deezer UK. D’ici douze mois, nous ne seront plus que quatre ou cinq acteurs à sortir du lot. Certains exploseront en vol. C’est la dynamique du marché. On en oublierait presque qu’Apple, fort d’une première expérience prometteuse au Mexique, se prépare lui aussi à ouvrir sa plateforme de téléchargement iTunes dans plusieurs pays d’Amérique Latine, à commencer par le Brésil et l’Argentine, dès le premier trimestre 2012.

FILIÈRE MUSICALE

Hausse des ventes de disques aux USA, pour Electronlibre la crise est finie ! « Sur l’année 2011 donc, les chiffes “sortie de caisse”, les ventes d’albums enregistrent une hausse légère, mais réelle, de 1,3% aux États-Unis : 330,6 millions d’unités en 2011 contre 326,2 millions en 2010. Mais sur la totalité Nielsen annonce une progression de 7% en volume avec 1,6 milliard de titres écoulés… Pour la première fois, les ventes d’albums en ligne ont dépassé les 50% de la totalité, et devancent maintenant les CD et autres vinyles. Nielsen indique que 230,2 millions d’albums, ou équivalents, ont été vendus en 2011. En tout et pour tout, la musique “digitale” représente 1,27 milliard d’unités sur l’année, contre 1,17 milliard en 2010, soit une hausse de plus de 8%. » Une des raisons serait qu’  il semble en revanche que le marché bénéficie surtout des ventes en forte progression des smartphones ou du succès des plateformes de vente en ligne, telles que iTunes, qui écrase toujours la concurrence.

CENTRE NATIONAL DE LA MUSIQUE (CNM)

Didier Selles président de la mission de préfiguration du CNM en entretien sur www.irma.asso.fr. Il s’y montre rassurant pour les petites structures et toute la filière qui attend la naissance de cette : « Le CNM doit donc être créé avant la fin 2012. » (…/…) les aides à la musique enregistrée seront plus importantes pour les indépendants que pour les majors, tandis que les TPE et associations — qui constituent le maillage le plus fin de la création et de la diversité — bénéficieront d’une enveloppe réservée pour des aides sélectives et, parce que cela est nécessaire, d’aides à la structure. Les projets d’enregistrement de musique classique, contemporaine, de jazz ou de musiques du monde bénéficieront de taux de subvention plus élevés. Le site de l’Irma propose aussi une relecture de l’histoire en train de s’écrire du CNM aux vues des rapports et missions antérieures. Ainsi en en 1998, la Commission nationale des musiques actuelles (CNMA), évoquait déjà l’intérêt pour la filière musicale de disposer d’un outil similaire à ce qui existe dans d’autres secteurs (CNC pour le Cinéma, CNL pour le Livre).

MÉDIAS

L’Irma s’associe au salon professionnel Le RADIO afin de distinguer l’émission de radio ayant, au cours de l’année écoulée, œuvré de manière remarquable à la promotion et à la valorisation de chacune des esthétiques suivantes . Bulletin d’inscription à remplir avant avant le 17 janvier. Pour les musiciens, l’Irma publie aussi une liste de tremplins pour sortir du lot.

INDUSTRIES CULTURELLES

Défendre les librairies indépendantes, un billet du collectif en région parisienne Librest publié sur Lemonde.fr. Face à la montée de la vente en ligne des « géants mondiaux sans âme » « habilement domiciliés là où la fiscalité est faible » usant de « pratiques commerciales déstabilisantes vis-à-vis de leurs concurrents et des comportements choquants envers leurs salariés » , les libraires indépendants propose un e-commerce « connecté,connecté, durable, personnifié » « Avec des sites pensés comme des extensions de nos magasins, autour de la notion de partage, de mutualisation, de médiation. » Exemple de services proposés : une livraison en vélo sous 3 heures à Paris et Vincennes.