Les clés pour émerger sur les plateformes

Dans le cadre de notre grand dossier sur la découvrabilité > Comment émerger sur les plateformes pour un artiste ? Vincent Castaignet – fondateur de Musicovery, data analyst / Scientist – a focalisé son étude sur 3 axes : Le label copy idéal, les outils pour être exposé à de nouveaux auditeur.ice.s et enfin les actions à mener selon le niveau de développement du projet (nombre d’écoutes sur les plateformes).

ⓘ Le Label copy Idéal 

Les bonnes pratiques en matière de métadonnées sont désormais essentielles dans la stratégie de “découvrabilité” ou de trouvabilité : des données faciles à renseigner qui ne doivent pas être ignorées. Construite sur la base de son étude, Vincent Castaignet en révèle la liste.

Lors de la sortie d’un album le label copy inclut habituellement au minimum les métadonnées suivantes : le nom de l’artiste et des interprètes, le titre des pistes et de l’album, le genre principal, les codes ISRC et UPC. 

Pour avoir accès à plus de détails sur les éléments qui la composent, c’est ici

Liste : label copy idéal

🔍 Comprendre comment être exposé à de nouveaux auditeurs ?

Il y a plusieurs manières pour un artiste émergeant d’être exposé à de nouveaux auditeurs sur les DSPs : les playlists éditoriales, les playlists algorithmées, et les fonctionnalités qui permettent aux auditeurs curieux d’explorer le catalogue.
Les critères utilisés par les DSPs pour l’insertion en playlist éditoriale sont les suivants (selon le directeur de la distribution d’Idol) : 30% pour l’activité de l’artiste sur les réseaux sociaux, et 20% pour les tournées de concerts de l’artiste en cours.
Les systèmes de recommandation (SdR), qui déterminent les titres des playlists algorithmées, fonctionnent principalement sur la base du filtrage collaboratif, c’est-à-dire de la similarité construite à partir des préférences des utilisateurs et des playlists (co-playlisting). La construction des goûts culturels se faisant largement au sein de communautés, il est logique que les modèles de recommandation, qui recherchent l’engagement maximal des auditeurs, soient fondés sur ce principe.
Les SdR engendrent une bulle de filtre, vue du côté de l’auditeur : ses écoutes se polarisent sur quelques genres, son univers musical est moins divers, mais il découvre plus d’artistes. C’est un phénomène de personnalisation, pas spécifique à la musique, et que le numérique accentue fortement.
Les outils de market intelligence (Chartmetric, Soundchart, Music Tomorrow,…) aident l’artiste et les labels à identifier les segments d’auditeurs avec le plus de potentiel, les actions qui engendrent le plus d’engagement, les playlists où aller pitcher, et les collaborations avec d’autres artistes.

Il est difficile pour un auditeur de s’approprier un contenu ou un artiste qu’il ne connaît pas. Un discours sur la musique (biographie, revues d’albums, interview,…) aide l’auditeur dans cette phase d’appropriation, mais également les fonctionnalités de navigation qui facilitent l’accès à des informations comme les dates de concerts, les paroles, les listes d’artistes similaires et les crédits.

Il reste un travail sur les plateformes pour mieux référencer les artistes émergents en termes d’artistes similaires (résultat directement visible du SdR), d’association des paroles aux chansons et les informations sur les concerts. Mais elles font un travail conséquent pour améliorer d’une manière continue l’expérience utilisateur (possibilité par exemple de naviguer à partir des crédits cliquables sur Tidal, Qobuz, Apple Music, ou affichage de paroles synchronisées pour Spotify et Deezer), ou l’affichage d’artistes similaires (Spotify et Deezer ont augmenté le nombre d’artistes similaires affichés de 20 à 40, et pour une plus grande profondeur d’artistes).

🔧 Adapter les actions en fonction du niveau de développement

Pour les artistes au delà du 50Kième rang mondial (information disponible sur Chartmetric), donc des artistes en émergence, typiquement le niveau de popularité des artistes soutenus par les labels indépendants, certaines lacunes apparaissent, différentes suivant les plateformes: absence dans les playlists éditoriales ou algorithmées, non affichage des paroles, accès impossible à des dispositifs de promotion (ex : Discovery mode de Spotify). Il y a des effets de seuil qui peuvent limiter les possibilités d’émergence des artistes à faible popularité (absence d’artistes similaires sur les DSP, absence des textes des paroles des chansons,…).

En fonction du niveau de développement de l’artiste, voici les actions à réaliser :

Rang global > 300K (équivalent approximatif à < 3K listeners sur Spotify) :
    • – Une distribution des titres sur Spotify
    • – Publier le label copy idéal : identifiants (ISNI, ISRC, ISWC) et les genres/sous-genres
    • – Publier les dates de concert sur BandsinTown et Songkick
    • – Publier et les paroles sur Musixmatch et LyricFind
    • – Publier une bio sur Spotify for artist 
    • – Publier des posts sur les réseaux sociaux
      Rang global entre 100K et 300K  (entre 3K et 25K listeners sur Spotify) : en plus des items < 5K

      – Publier les crédits

Rang global < 100K (équivalent approximatif à >25K listeners sur Spotify) : en plus des items < 25K
    • – Recourir au Discovery mode de Spotify
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