My Dear Recordings est un label créé par les artistes Pamela Hute et Julien Le Nagard, pour développer leurs propres projets mais aussi de nouvelles signatures. Pamela Hute est également membre active de la GAM (Guilde des Artistes de la Musique), et elle collabore au projet Musicoin, plateforme de streaming équitable, basée sur la technologie blockchain.
1. Comment s’est créé ton label, dans une industrie musicale en bouleversement ?
Au départ le label a été créé pour sortir mes propres disques, mais l’idée de fonder une équipe pour sortir les disques des amis me plaisait aussi beaucoup et m’a fait envisager les choses plus collectivement.
J’ai fondé le label il y a deux ans avec Julien Le Nagard, qui est également artiste. Nous étions tous les deux à un moment de nos carrières identique et l’envie de produire et d’accompagner de nouveaux projets nous excitait beaucoup.
Je n’ai pas vraiment réfléchi aux difficultés de l’industrie tout en les connaissant : je savais que nous ne faisions pas cela pour gagner de l’argent - ou en tout cas dans un premier temps - mais c’était un défi pour inventer de nouvelles relations avec les artistes, les responsabiliser, et les accompagner à différents niveaux. Je jongle constamment entre mon point de vue d’artiste et mon point de vue de productrice, cela me force à trouver de nouvelles idées.
L’industrie change vite, c’est un secteur en mutation depuis plus de 10 ans ! Même si c’est globalement difficile, cela nous oblige à être inventif.
2. Quelles ont été tes erreurs et réussites ?
Je peux faire une longue liste d’erreurs, mais de réussites…
Comme Julien et moi-même sommes tous les deux artistes, nous travaillons beaucoup à l’instinct. Nous avons donc parfois fait des choix discutables, ou manqué de vigilance… Je pense à des fabrications de vinyles, ou tout a dû être re-pressé, à une mauvaise estimation des coûts sur certains projets qui nous a mis en difficulté, à une confiance tacite accordée à des artistes qui nous est finalement retombée dessus… Ce sont des erreurs de débutants ! Mais on commence à apprendre, et les choses s’équilibrent.
Une grande réussite pour moi et pour le label est d’avoir réussi la sortie en bac d’un artiste indépendant mais renommé, Robin Foster. Même si cela reste dans des proportions contenues, c’est un projet sérieux et la sortie s’est bien passée, nous avons travaillé main dans la main avec notre distributeur, et je suis fière d’avoir relevé le défi, 2 ans après notre création, en ayant, Julien, comme moi-même, beaucoup d’autres activités annexes.
3. Selon toi, quels sont les éléments nécessaires aujourd'hui pour continuer à exercer ce métier ?
Je pense qu’il faut une grande foi en la culture et en la musique et qu’il faut se sentir un peu investi d’une mission. Il faut être un peu fou…
Il y a quand même pas mal de solutions pour financer la production aujourd’hui, nous ne sommes pas si mal lotis. Mais il faut savoir tout faire : communiquer, faire du commerce, du marketing, remplir des dossiers de subventions, analyser de la data…
La diversification est nécessaire mais demande beaucoup de temps, et il faut être présent partout pour augmenter ses sources de revenus. Vendre des disques physiques est encore ce qui est le plus viable, mais cela dépend beaucoup de l’activité live des artistes. Sur des projets débutants, on se retrouve vite à se mordre la queue.
My Dear est un micro label, tout est à petite échelle. Mais cela fait aussi partie du charme de l’exercice. Je nous considère vraiment comme une sorte de collectif à l’identité artistique assumée, qui regroupe des artistes qui gèrent leur carrière de façon relativement indépendante. Nous les aidons à distribuer leurs disques, à les promouvoir, et sommes garants d’un certain professionnalisme afin de les aider à s’insérer dans l’industrie. Mais ils restent maîtres de leurs choix. Je crois qu’il faut responsabiliser l’artiste et que le rôle du label à changé. Contrairement à d’autres, nous faisons du développement, car nous sortons beaucoup de nouveaux projets, mais avec des artistes qui ont déjà eu des expériences significatives par le passé, au sein d’autres formations, et qui savent comment ça marche.
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